La joueuse de go
Posté par belledenuit le 18 septembre 2008
Auteur : Shan Sa
Editions : Folio (2003)
Nbre de pages : 325
Quatrième de couverture :
Depuis 1931, le dernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par l’armée japonaise. Alors que l’aristocratie tente d’oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go. Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fièvreuse, elle rêve d’un autre destin. “Le bonheur est un combat d’encerclement.” Sur le damier, elle bat tous ses prétendants. Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu’elle, dévoué à l’utopie impérialiste. Ils s’affrontent, ils s’aiment, sans un geste, jusqu’au bout, tandis que la Chine vacille sous les coups de l’envahisseur qui tue, pille, torture.
Mon avis :
“La joueuse de go” est un livre à deux voix. D’un côté, l’histoire nous est contée par la joueuse, de l’autre par l’officier japonais. Chaque chapitre est donc consacré soit à l’un, soit à l’autre, ce qui m’a un peu déroutée au début, d’autant que l’auteur ne les nomme ni l’un ni l’autre, et ce du début jusqu’à la fin. Shan Sa utilise le “Je” autant pour la joueuse que pour le militaire.
Cependant, l’écriture, très imagée comme savent le faire les auteurs asiatiques, est superbe. Malgré l’histoire, loin d’être un conte de fée, on s’envole vers cette Mandchourie le coeur plein de poésie et de rêve.
Chacun des personnages raconte sa vie et l’un et l’autre ont du mal à se placer dans ce monde : lui, âgé de 20 ans, s’interdit le mariage à cause de la vocation qu’il a choisi et préfère la compagnie des filles légères pour ne pas s’attacher; elle, 16 ans, s’interroge sur des questions que toute adolescente au même âge se pose.
La rencontre entre ces deux êtres était donc peu probable et pourtant le jeu de go va les unir.
Petit à petit, un lien va les attacher l’un à l’autre sans qu’ils s’en rendent compte consciemment. Pour eux, les rencontres sont dues à cause du jeu non terminé la veille.
Si le début du livre ne m’a pas vraiment enthousiasmée, j’ai eu par contre du mal à arrêter ma lecture à partir de cette rencontre. Ils s’aiment sans le savoir, ils souffrent dans leur vie respective; seul le jeu les délivre un instant de leurs maux.
Shan Sa sait avec magnificence nous faire partager leurs émotions et ce qu’ils vivent chacun de leur côté.
C’est un livre que je recommande surtout qu’il se lit très vite et facilement.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.