L’ombre du vent
Posté par belledenuit le 11 décembre 2008
Auteur : Carlos Ruiz Zafon
Editions : Grasset (2004)
Nbre de pages : 524
Présentation de l’éditeur :
Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, » ville des prodiges » marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d’occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y » adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets » enterrés dans l’âme de la ville » : L’Ombre du vent. Avec ce tableau historique, roman d’apprentissage évoquant les émois de l’adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l’Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s’emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafon mêle inextricablement la littérature et la vie.
Mon avis :
Un mot : Sublime !
Cette lecture a été au-delà de mes espérances. Je me suis vraiment régalée à dévorer ce livre. Oui je vous le dis ouvertement : je ne l’ai pas lu, je l’ai dévoré ! On vit l’histoire avec Daniel. On est avec lui. On partage tout : ses émois amoureux, ses interrogations mais également son enquête sur l’auteur dont il a récupéré le livre “L’ombre du vent”, Julian Carax. Ainsi, on suit l’histoire de ces deux personnages et on est fasciné par ce que le narrateur nous raconte. On frissonne (de peur !), on angoisse (tenant le contexte) mais on espère aussi.
Un roman qui, comme le dit la présentation, est tout à la fois : policier, fantastique mais également roman initiatique.
On ne s’ennuie pas un instant et on ne le ferme qu’une fois la dernière page lue. Et à ce moment là, on se dit : dommage qu’il soit déjà fini.
J’ai vraiment adoré entrer dans l’histoire et pénétrer dans la Barcelone de l’après-guerre. Vivre avec Daniel et Julian, ces deux héros. Je n’en suis pas encore sortie. Je n’en ai pas envie.
C’est un livre qui m’a marquée au fer rouge et que je n’oublierai jamais. Alors n’hésitez surtout pas à le lire.
Je vous mets ici deux passages qui m’ont particulièrement touchée :
“Ce lieu [le père du narrateur parle du Cimetière des Livres Oubliés] est un mystère, Daniel, un sanctuaire. Chaque livre, chaque volume que tu vois, a une âme. L’âme de celui qui l’a écrit, et l’âme de ceux qui l’ont lu, on vécu et rêvé avec lui. Chaque fois qu’un livre change de mains, que quelqu’un promène son regard sur ses pages, son esprit grandit et devient plus fort. (…) Dans ce lieu, les livres dont personne ne se souvient, qui se sont évanouis avec le temps, continuent de vivre en attendant de parvenir un jour entre les mains d’un nouveau lecteur, d’atteindre un nouvel esprit.” (p 12 – Editions Grasset)
“Le coeur de la femme est un labyrinthe de subtilités qui défie l’esprit grossier du mâle à l’affût. Si vous voulez vraiment posséder une femme, il faut d’abord penser comme elle, et la première chose à faire est de conquérir son âme.” (p 150 – Editions Grasset)
Beaux extraits et c’est vrai : une lecture magnifique et inoubliable.
Une bonne nouvelle : Le jeu de l’ange chez Robert Laffont le 24 août !
@ Catherine : Merci pour cette info. Je note plutot deux fois qu’une !
Ce livre est une merveille, un vrai bijou de poésie.