Au bon roman – Laurence Cossé
Posté par belledenuit le 3 juin 2009
Auteur : Laurence Cossé
Editions : Gallimard (2009)
Nbres de pages : 496
Présentation de l’éditeur :
Un fou de Stendhal et franc misanthrope, reclus dans un hameau de Savoie, est abandonné en forêt par des individus qui l’y ont amené de force en pleine nuit. Une très jolie blonde rôdée à la conduite automobile quitte brusquement une route qu’elle connaît comme sa poche. Un Breton sans histoire, habitué à faire chaque matin la même promenade au bord d’une falaise, trouve sur son chemin deux inconnus qui ont tout l’air de l’y attendre. Mais le lecteur comprend bientôt qu’on n’est pas dans un roman policier classique. Les agresseurs ne sont ni des agents secrets ni des trafiquants. Ils ne s’attaquent pas à des durs mais à des tendres, un ancien routard devenu libraire, une mécène mélancolique, et à une entreprise dont aucun des deux n’avait imaginé qu’elle pourrait fâcher. Qui, parmi les passionnés de roman, n’a rêvé un jour que s’ouvre la librairie idéale ? Non pas ce qu’on appelle une bonne librairie, où l’on trouve de bons romans, mais une librairie vouée au roman où ne sont proposés que des chefs-d’œuvre ? En se lançant dans l’aventure, Ivan et Francesca se doutaient bien que l’affaire ne serait pas simple. Comment, sur quels critères, allaient-ils faire le choix des livres retenus ? Parviendraient-ils un jour à l’équilibre financier ? Mais ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’était le succès.
Mon avis :
Que les amoureux des livres qui n’ont jamais rêvé d’avoir leur propre librairie se fassent connaître !
Cet ouvrage est LE livre du vrai libraire qui aime le bon livre (entendez par là l’ouvrage qui a été fait par un auteur dont le but n’était pas de gagner de l’argent dessus).
Finalement, « Au bon roman » pose le problème de toute cette littérature « moyenne » faite uniquement pour rapporter de l’argent tant à l’auteur qu’à l’éditeur.
A partir de cette constatation, deux personnages vont œuvrer pour monter LA librairie qui sera un lieu de rencontre mais aussi de « recueillement » (qui n’a jamais passé du temps dans une librairie en lisant un ouvrage qui l’intéressait et ne voyait pas le temps passé mais seulement le regard et les soupirs exaspérés du libraire qui se demandait si on allait acheter le livre pour poursuivre notre lecture ou alors tout lire dans le magasin sans finalement l’acheter ?!)
Ici, il n’est pas question de brusquer le lectorat. Bien au contraire ! On l’aime, on l’attire avec des ouvrages en perte de vitesse dans les ventes parce qu’ils ne sont plus dans l’ère du temps (ou devrais-je dire l’air ?!) De ce fait, ils risquent de tomber dans l’oubli. Là, sera donc le but de cette nouvelle librairie :
« Nous nous défendons pour soutenir et enrichir le patrimoine littéraire, qui est menacé par l’oubli et l’indifférence sans parler de confusion du goût. C’est une cause incontestable. » (p 244)
Du coup, on nous donne une flopée de titres et d’auteurs incontournables (n’oubliez pas d’avoir un papier et un stylo à portée de main).
On aime l’ambiance que cette librairie dégage (on s’installerait presque dans les fauteuils pour poursuivre notre propre lecture).
Mais ce livre c’est aussi un genre « policier » sans l’être puisque trois membres du comité de lecture ont été agressés. Il y a cependant un problème majeur puisque ce comité est secret, les membres sont inconnus du public et les propres personnes qui le composent ne savent pas elles-mêmes qui en fait partie. Comment alors ont pu être organisées ces agressions sur ces membres ? Qui souhaite la perte de cette librairie qui plaît unanimement de plus en plus ?
Le livre est organisé en quatre parties. Si les trois premières sont très intéressantes à parcourir, la quatrième m’a laissé un goût amer. Je ne suivais plus que par moment le fil de l’histoire. Je n’avais plus vraiment d’intérêt dans ma lecture.
Néanmoins, dans sa globalité, on suit sans souci cet ouvrage surtout lorsque l’on découvre que :
« (…) les quelques livres à sauver sont rarement ceux qui font les gros titres dans la presse » (p 103)
On sait alors quel sera l’objectif de cette librairie si particulière aux yeux des professionnels du livre car :
« Au Bon Roman ne sera pas une librairie ordinaire. C’est le pari. Nos clients ne seront pas des clients ordinaires (…) » (p 103)
On se demande alors si Francesca va arriver à son but parce que ledit pari est loin d’être aussi facile à tenir face à la concurrence notamment.
C’est un livre superbe qui nous fait découvrir le monde de l’édition et les difficultés de s’implanter dans ce décor si merveilleux et pourtant pourvu de tant d’animosité. Mais c’est aussi un ouvrage où l’on découvre toute la richesse du patrimoine littéraire car :
« Des adultes vont te dire que non, la littérature n’est pas la vie, que les romans n’enseignent rien. Ils auront tort. La littérature informe, elle instruit, elle entraîne. » (p. 177)
En bref, un livre à lire sans aucune retenue. C’est idée lecture que j’ai pioché chez Ys.
Ah que c’est beau ici, et quel plaisir de te revoir parmi nous. Je me disais bien que causer livres allait te manquer, impossible autrement pour une boulimie livresque ! Et reprendre avec un livre qui fait l’apologie de la lecture, c’est bien vu ! Je peux annoncer ton retour avec ta nouvelle adresse dans mon blog it express ?
@ Ys : Je suis super contente de ta visite et de ton petit mot. Oui tu peux annoncer mon retour (même si je vais prendre aussi du temps pour m’installer ici) Quant à cette lecture là, ce ne fût que du plaisir ! Merci pour cette suggestion. D’ailleurs, il me faut rajouter ton lien.
Ton blog est bien documenté et très agréable! Continue, c’est un plaisir de te lire. Toi qui aime lire, j’adrerais avoir ton avis sur mon blog…
Bisous bisous
Marie