Les ogres du Gange
Posté par belledenuit le 11 juin 2009
Auteur : Philippe Cavalier
Editions : Anne Carrière (2005)
Nbre de pages : 508
Présentation de l’éditeur :
Calcutta, 1936. L’Inde coloniale de Kipling a déjà perdu de sa grandeur. Les nationalistes hindous pactisent avec les services secrets allemands pour chasser les Britanniques. Fraîchement débarqué de Londres, David Tewp, jeune officier du MI6, découvre un complot d’une ampleur terrifiante. Sur les traces d’une trop belle photographe autrichienne et d’un couple d’aristocrates roumains aux sympathies politiques ambiguës, Tewp plonge dans un univers de ténèbres auquel sa bonne éducation et son rationalisme ne l’avaient en rien préparé. Des brasiers funéraires de Calcutta aux palais d’une noblesse décadente, entre jeux d’espions, guerre civile, disparitions d’enfants et rites étranges, la traque des Ogres dû Gange commence. Thriller érudit au suspense haletant, Les Ogres du Gange emprunte avec une même maîtrise au roman d’espionnage et à ce romantisme noir qui marque la grande tradition du fantastique européen. L’épopée crépusculaire de David Tewp inaugure un cycle en quatre tomes intitulé Le Siècle des chimères.
Mon avis :
Il s’agit du premier tome du cycle « Le siècle des chimères » et je m’en veux d’avoir attendu aussi longtemps pour découvrir cette lecture.
Philippe Cavalier nous plonge ici dans l’histoire de la religion et de la magie noire en Inde. Autant vous dire que certains passages sont très particuliers (rites de désenvoûtement par des prêtres Bôn Pô ou d’envoûtement, les conséquences que cela implique, soirées de débauche totale…).
L’auteur nous fait donc découvrir le côté très noir de cette religion lorsqu’elle est usée à mauvais escient (certaines personnes n’hésitent pas à utiliser les enfants pour augmenter leur « pouvoir » …).
En fait, il s’agit plus d’un thriller psychologique ; on est purement et simplement captivé par la narration de ces cultes et ce qu’ils entraînent.
Même si le personnage du Lieutenant David Tewp est quelque peu crédule, il n’en demeure pas moins qu’il évolue (un peu) au fur et à mesure que l’histoire se déroule. Et heureusement d’ailleurs !
Du simple gradé débarqué dans une Inde colonisée qui ne se pose pas de question et fait ce qu’on lui demande, il finira quand même par s’interroger sérieusement (surtout à partir du moment où l’on en veut à sa vie !) pour trouver ce qui se passe réellement dans cette colonie britannique.
La vérité est surprenante tant elle peut paraître irréelle…
Ainsi, entre magie noire et complot à l’encontre du roi Edouard VIII venu en visite à Calcutta, nous passions de sérieux moments de questionnement, d’attente et d’angoisse.
En bref, on ne lâche que difficilement cet ouvrage et il me tarde par ailleurs d’en découvrir le deuxième volet « Les loups de Berlin ».
Un extrait expliquant un principe de sorcellerie hindoue :
« Le Tantra, officier Tewp, le Tantra est une discipline dont le principe essentiel est de brasser puis de canaliser les énergies sexuelles pour les diriger vers un but de transformation de l’être tout entier. C’est à la fois une pratique religieuse, une discipline physique et psychique, un chemin initiatique, une philosophie, une absolue sagesse et une infecte sorcellerie. Maithuna est cette forme sorcière, noire, du Tantra. (…) Dans Maithuna, tout commence par une série d’avilissements sexuels destinés, entre autres, à décaper l’être de son vernis culturel initial. Tout cela peut se mêler de magie rouge, magie du sang animal… dans le meilleur des cas. (…) Darpân est un maître initiateur du Maithuna… » (p 249)
je vois en effet une boulimie de lecture
j’adore lire mais je ne saurais pas en chroniquer autant sauf à faire une réserve
Lire est un bonheur en tout cas
Denis
@ Denis : Comme tu le dis : lire est un pur bonheur ! Quant a chroniquer les ouvrages, c’est aussi et surtout une question d’habitude et de prise de temps. J’ai par exemple fini « Les Ogres du Gange » ce matin, mais je n’ai poste mon avis que dans l’apres-midi. Parfois, il m’arrive meme d’attendre le lendemain ou deux jours avant de donner mon avis, histoire de le « digerer » avant.