Lydia Cassatt lisant le journal du matin
Posté par belledenuit le 15 juin 2009
Auteur : Harriet Scott Chessman
Editions : Folio (2009)
Nbre de pages : 222
Présentation de l’éditeur :
Paris, 1878: les Impressionnistes s’exposent. Parmi eux, Mary Cassatt, une impétueuse peintre américaine, est remarquée par la critique pour ses nuances délicates. Au cœur de son travail, sa sœur Lydia. Cette jeune femme, dont le teint clair et les cheveux auburn illuminent les tableaux de Mary, est la narratrice du roman intimiste de Harriet Scott Chessman. Nous la suivons dans ses pensées, tandis que sa santé décline inexorablement et que s’élaborent les plus célèbres œuvres de sa sœur… Voyage poignant au cœur d’une relation complexe, celle d’un peintre à son modèle, Lydia Cassatt lisant le journal du matin est aussi l’évocation de femmes éprises d’indépendance, dans l’effervescence artistique du Paris de la fin du XIXe siècle.
Mon avis :
Un très beau livre narrant une partie de la vie de Mary Cassatt (surnommée May par son entourage) et de sa soeur aînée Lydia.
A travers cinq tableaux que l’auteur nous fait découvrir par ses mots, nous apprenons aussi la vie de ces jeunes femmes.
Certes l’auteur a romancé les conditions dans lesquelles ces tableaux étaient peints mais j’ai adoré me plonger dans cette lecture aux couleurs pastelles et délicates.
Chaque page, chaque partie est comme un hymne à l’amour fraternel et pictural mais également à la vie puisque Lydia Cassatt est atteinte de la maladie de Bright et qu’elle vit là ses dernières années.
Même si en milieu de roman, l’éditeur a inséré les dits tableaux, il n’en demeure pas moins qu’avec la justesse des descriptions qu’a pris le soin d’établir Harriet Scott Chessman, nous n’avons aucune peine à nous les représenter.
Voici un extrait représentant Lydia Cassatt à l’heure du thé :
« Je regarde la peinture, et je vois une femme, vêtue de rose et de blanc, le blanc (le col de ma robe) formant un nuage radieux autour de son cou ainsi qu’à son poignet, tandis qu’une débauche de couleurs (les jacinthes) entoure sa tête. Je me rapproche davantage du visage de la femme dont le menton est à moitié caché par les touches de peinture blanche, le front entouré de volutes de cheveux blonds vénitien, et dont les yeux bleus, figurés par de prestes coups de pinceau, regardent ailleurs, sa bouche esquissant un demi-sourire qui préserve son expression mystérieuse. » (p 83)
Et voilà le tableau correspondant :
On ressent toute l’amertume de Lydia face à ses tableaux qui lui donnent une impression de femme en bonne santé. Pour elle, c’est comme si la peinture la guérissait.
La narration est profonde émotivement parlant. On ne peut s’empêcher de voir le mal prendre le dessus et la détresse de Mary et l’impuissance de Lydia. Indubitablement, elles savent l’une et l’autre qu’un jour elles seront séparées.
Quelque part, ces heures passées dans cette activité est comme un échappatoire face à la réalité.
Du coup, on a envie que ce petit livre en fasse des milliers : pour garder Lydia et surtout pour continuer à découvrir ses sublimes tableaux d’une impressionniste extraordinaire tenant les expressions des modèles qui ressortent de ses peintures.
Donc je ne me suis pas trompée, mon intuition a été bonne conseillère… tu me donnes très envie de lire ce roman… connais-tu la biographie de Berthe Morisot, autre femme impressionniste? très beau livre aussi !
@ George : non je ne connais pas cette biographie mais je la note avec plaisir Et bonne lecture avec le Lydia Cassatt