Le maître des illusions
Posté par belledenuit le 25 août 2009
Auteur : Donna Tartt
Editions : Pocket (2004)
Nbre de pages : 704
Quatrième de couverture :
Introduit dans le cercle privilégié d’une université du Vermont, un jeune boursier californien s’intègre peu à peu un petit groupe d’étudiants de la grande bourgeoisie. Il découvre un monde insoupçonné de luxe, d’arrogance intellectuelle et de sophistication, en même temps que l’alcool, la drogue et d’étranges pratiques sataniques. Très vite, il pressent qu’on lui cache quelque chose de terrible et gratuit qui l’entraîne, lui et ses camarades, dans un abîme de chantage, de trahison et de cruauté.
Mon avis :
Le ton de l’ouvrage nous est donné dès le prologue. Le narrateur est Richard Papen et va, tout au long des 700 pages de cet ouvrage, nous raconter sa vie d’étudiant à l’université d’Hampden et comment il va sombre, lentement, dans un véritable enfer.
A ses côtés, il y aura cinq autres étudiants, mais d’un milieu plus aisé : Francis, Henry, Edmund (surnommé Bunny) et des jumeaux, Charles et Camilla.
Ces six jeunes gens prennent des cours de grec ancien avec un professeur très particulier : Julian Morrow.
« (…) Il n’accepte qu’un nombre limité d’étudiants. Un nombre très limité. De plus, à mon avis, il opère son choix selon des critères personnels et non académique. (…) C’est évidemment un universitaire distingué. Il se trouve aussi qu’il est tout à fait charmant. Mais il a des idées sur la pédagogie que je trouve très surprenantes. Lui-même et ses étudiants n’ont pratiquement aucun contact avec le reste du département (…) »
Dès la mise en place faite par le narrateur, je me suis sentie totalement emballée par cette lecture, même si j’avoue que certains passage concernant la littérature grecque a été quelque peu indigeste.
Néanmoins, prise dans l’engrenage dans lequel se trouvait peu à peu Richard, je ne pouvais pas lâcher ce livre et c’est avec avidité que j’ai dévoré la première partie, pour démarrer la seconde sur les chapeaux de roue.
Là, mon enthousiasme se confirmait puisque nous en arrivons à l’enquête (eh oui un meurtre a été perpétré dans cette université hors du commun).
Malheureusement pour moi, plus j’avançais et plus je sentais que ce qui allait arriver ne me plairait pas autant que ça.
Si au départ l’idée de lire un ouvrage où l’alcool et la drogue sont très présents, je n’ai pas réussi à comprendre pourquoi l’auteur en rajoutait à chaque page, et surtout dans la deuxième partie.
C’est bien simple : on ne sort jamais de l’emprise alcoolique de ces jeunes à laquelle se rajoute la drogue. Autant vous dire que le mélange est explosif !
Du coup, ces cinq étudiants deviennent de véritables loques (d’accord, il faut lire l’ouvrage pour se dire qu’ils ont peut-être des circonstances atténuantes sur leurs grands écarts. Mais quand même !)
J’ai eu besoin de poser voire même d’arrêter cette lecture parce qu’elle me pesait.
Mais en même temps, chose bizarre, je voulais savoir comment tout cela allait finir.
J’y suis parvenue mais avec beaucoup de difficultés, soyons honnête. J’ai même sauté des pages de l’épilogue : je savais ce qu’il en était et j’étais écoeurée et attristée par cette finalité.
Globalement, je ne dirai pas qu’il ne m’a pas plu. La déception, s’il y en a une, vient surtout du fait que je ne m’attendais pas à ce genre là mais à quelque chose de plus fantastique, de plus surnaturel. Alors que ce n’est pas du tout le cas.
On entre là dans le côté sombre de l’âme humaine.
Sur l’ouvrage que j’ai lu, Françoise Giroud indique que les « personnages sont terrifiants d’égoïsme et de férocité (…) C’est [l'ouvrage] magistral et d’une effarante perversité« .
Quoi dire de plus si ce n’est que cela englobe tout ce que je ressens au moment où je vous écris mon avis. Il est difficilement imaginable de réaliser que l’homme puisse avoir une âme si cruelle. C’est « terrifiant » !
Oui, il n’y a pas d’autre mot pour décrire l’ouvrage dans son ensemble : terrifiant !
@ Keisha : ah mais ce n’est pas qu’il a l’air; il l’est véritablement !
Moi aussi je m’attendais à quelque chose de plus surnaturel, comme l’indique la 4ème de couverture. Tant pis. :/
C’est un de mes livres préférés alors j’adore voir tous ces billets fleurir sur la blogosphère même lorsqu’ils sont un peu déçus comme le tien.
Pas lu mais inscrit sur ma lal.
@ Leiloona : on s’est fait avoir par cette 4ème de couv’ !
@ Restling : j’aime bien aussi lire plusieurs avis sur un même ouvrage. On se rend compte combien chacun lit différemment. C’est très enrichissant.
@ Lilibook : je te dirai qu’il est à lire pour se rendre compte comme l’âme humaine peut être terrible. Mais je ne vais pas te dire de tout lâcher pour le commencer tout de suite !
Je suis tout à fait d’accord : la 4ème de couverture est très mal tournée et peut porter à confusion.
Des avis bien différents en effet. La longueur et la noirceur me font vraiment hésiter !
Je n’ai pas ressenti non plus le poids de l’alcool et de la drogue… Enfin, peut-être que ça m’a semblé naturel au sein du roman, je ne sais pas. C’est très sombre, en effet, mais moi ça m’a beaucoup plu!
@ Caro[line] : on est donc 2 à penser la même chose
@ Theoma : La première partie est vraiment très bien. Je l’ai d’ailleurs dévorée. Seule la seconde est un peu plus longue. Tu peux toujours le mettre dans ta LAL et voir plus tard.
@ Kali : oui apparemment, je suis la seule à qui ça a gêné.
Depuis le temps que j’en entends parler, je le note sur ma PAL.