La pourpre et l’olivier
Posté par belledenuit le 7 novembre 2009
Auteur : Gilbert Sinoué
Editions : Folio (1994)
Nbre de pages : 629
Quatrième de couverture :
Deux siècles après la mort du Christ, l’Eglise chrétienne est encore pourchassée et déjà divisée, tandis qu’un homme, Calixte, se prépare à devenir le seizième successeur de Pierre. Nul n’aurait pu lui prédire pareil destin. Ni les légionnaires qui l’ont enlevé de Thrace et vendu à Rome comme esclave, ni le puissant sénateur qui en fit son banquier, ni Marcia, la concubine de l’empereur Commode à qui l’attache une passion démesurée, et surtout pas les chrétiens eux-mêmes dont il méprise la soumission. De Rome à Alexandrie, d’Antioche aux bagnes de Sardaigne, un homme hors du commun brise les chaînes de la fatalité et entreprend un bouleversant voyage en quête de la Vérité qui le conduira à la charge suprême pour laquelle il était appelé.
Mon avis :
« En un éclair furtif, le flot des souvenirs déferla dans sa mémoire et lui revint l’extraordinaire succession d’évènements qui avait conduit un orphelin thrace, disciple d’Orphée(*), à la succession de Pierre. » (p 12)
Voilà en peu de lignes ce que raconte cet ouvrage. Une oeuvre sublime sur ce que fût Calixte, 16ème pape élu à Rome par le peuple chrétien et les diacres de l’époque. Mais ce n’est pas sans difficultés, ni interrogations qu’il est parvenu à cette place tant convoitée.
J’ai adoré, comme d’habitude d’ailleurs, la façon dont Gilbert Sinoué raconte l’existence de cet homme. Orphiste pur et dur au départ de l’ouvrage, on assiste à une multitude de situations qui vont faire basculer sa vie de jeune homme puis d’adulte.
Devenu esclave à l’âge de 16 ans, il n’aura de cesse, tout au long de sa vie fort périlleuse, de vouloir reprendre ce qu’on lui a volé : sa liberté !
Mais le combat de Calixte ne va pas se borner uniquement à sa liberté physique (si je puis dire). Il s’agira aussi pour lui d’obtenir une liberté de penser sans avoir à craindre ses semblables.
Par ailleurs, un évènement majeur viendra bousculer ses croyances.
Fougueux, caractériel mais surtout rebelle au point même d’y risquer sa vie bon nombre de fois, son combat deviendra surtout celui de tout un peuple qui le soutient. C’est par lui que l’espoir perdure dans une Rome devenue de plus en plus sanglante au fur et à mesure que l’histoire avance.
Ce roman c’est aussi la naissance du christianisme et les difficultés de voir cette religion acceptée en tant que telle : elle a bien du mal à s’imposer face aux différentes religions païennes de l’époque.
Lorsque je me suis lancée dans cette lecture, j’ai cru qu’elle allait être fastidieuse, indigeste. Je m’attendais (encore !) à des réflexions plus théologiques. Eh bien pas du tout ! Je m’étais fortement trompée !
La lecture glisse toute seule. On est totalement imprégné par l’atmosphère romaine de l’époque (en débute en 185 pour venir en 222 après J.C.) grâce aux termes utilisés par l’auteur : on parle par exemple de Lugdunum pour Lyon, « la 5ème heure » représente en fait 10h du matin, « la 6ème veille » équivaut à minuit, un villicus est un chef d’esclave…
On vit alors au même rythme et au même temps que les romains et leurs esclaves. On les suit dans les rues de Rome, mais aussi à Alexandrie puis dans les mines de Sardaigne, dans les arènes lors de jeux ou de combats ou encore aux thermes.
En bref, on est totalement immergé dans cette époque et il est difficile d’en sortir.
Je me suis attachèe très rapidement à Calixte. Cet homme exceptionnel au charisme époustouflant a bien mérité qu’un auteur tel que Gilbert Sinoué le sorte de l’ombre. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Dès que j’avais un moment de libre, je reprenais avec délice cet ouvrage et sur les 100 dernières pages : impossible de le lâcher !
Calixte a été un pape hors du commun reconnu d’ailleurs comme martyr après sa mort. Il donne, de mon point de vue, une vision différente de celle que l’on peut avoir du pape aujourd’hui et de celui qu’il a été à une autre époque.
Vous l’aurez compris : c’est un livre parfait que je recommande fortement à tous les amoureux d’Histoire antique.
(*) : Sa légende, l’une des plus obscures de la mythologie grecque, est liée à la religion des mystères ainsi qu’à une littérature sacrée allant jusqu’aux origines du christianisme (note de l’auteur p 12)
J’ai lu une trilogie de Gilbert Sinoué, je n’arrive pas à me rappeler du titre, c’était sur l’Egypte et j’avais beaucoup aimé sa manière de raconter.
bien aimé ce livre également, comme beaucoup d’autres de cet auteur.
Je note avec plaisir ce roman, car ton avis me donne plus qu’envie de le lire… le dévorer. Merci ma belle.
@ Aifelle : Je ne connais pas la trilogie dont tu parles. Par contre, j’aimerais bien avoir le titre si tu le retrouves. Gilbert Sinoué fait partie de mes auteurs fétiches. Je n’ai jamais été déçue par ses livres.
@ Mazel : Ah tu l’as lu ! J’ai cherché sur la blogosphère mais je n’ai pas trouvé de lien à mettre dans mon article.
@ Ellcrys : Tu as bien raison : au final on ne le lit pas mais on le dévore ! Bonne future lecture