L’affaire Jacques Viguier : L’engrenage infernal
Posté par belledenuit le 1 février 2010
Auteur : Dominique Labarrière
Editions : Alphée (2010)
Nbre de pages : 168
Quatrième de couverture :
27 février 2000. Suzanne Viguier, mère de 3 enfants, épouse de Jacques Viguier, professeur de droit public à la faculté de Toulouse, disparaît. La piste du mari meurtrier est la seule suivie bien qu’elle ne repose sur aucune preuve, aucun indice matériel probant. Après neuf années d’un hallucinant feuilleton judiciaire et médiatique, Jacques Viguier est acquitté.
Contre toute attente, le parquet annonce alors qu’il fait appel. Décision surprenante, compte tenu du principe de droit pénal qui induit que l’acquittement doit profiter à l’accusé…
Sous une plume claire et précise apparaissent les moments forts de l’enquête, de l’accusation, du procès et du traitement médiatique de cette affaire. L’auteur décrit, dans un récit vivant et rigoureusement authentique, un drame humain, un engrenage judiciaire implacable. Un document complet et édifiant qui permet de comprendre dans quelle tourmente tout citoyen peut être pris.
Mon avis :
J’ai lu ce documentaire en une journée. Il faut dire que lire une telle histoire qui pourrait arriver à tout un chacun ça nous fait nous accrocher.
Sans entrer dans les détails sur ce qu’expose Dominique Labarrière dans son ouvrage, L’affaire Viguier est un excellent moyen de se rendre compte de comment est menée une enquête, quelles en sont les failles, les petites faiblesses et sur le peu dont repose notre crédibilité auprès des enquêteurs et des juges d’instruction qui lorsqu’ils ont une proie en face d’eux font tout pour la mettre à mal.
Dès le départ, l’auteur nous donne de toute façon son opinion sur cette affaire qui est loin d’être réglée puisque le procès en appel doit se tenir devant la Cour d’Assises d’Albi le 9 mars 2010 : vu le peu de preuves à charge contre Jacques Viguier et les incohérences de l’instruction, l’acquittement dont il a bénéficié devant la Cour d’Assises de Toulouse est le résultat qui devait intervenir de toute façon.
Dominique Labarrière met donc le doigt sur les erreurs, les oublis de l’enquête, les recherches non effectuées dans les temps (ou alors trop d’années après pour que cela donne des résultats probants)… de sorte que la culpabilité de Viguier est loin d’être établie.
C’est un documentaire très intéressant, pas réellement compliqué à suivre dans le raisonnement de l’auteur ni même dans la façon dont il nous raconte les faits point par point puisque à de nombreuses reprises il n’hésite pas à ironiser certains faits et gestes ou même réflexions faits par les différentes parties à l’instruction ou lors du procès.
Cela donne une note un peu moins dramatique à l’ouvrage même si, dès le départ, nous savons que la question de la culpabilité de Jacques Viguier est finalement remise en cause par cet appel du Parquet.
Le but de l’ouvrage n’est pas de raconter dans les détails tout ce qui a précédé au procès mais de bien démontrer que la justice elle aussi fait des erreurs et que malheureusement pour nous, citoyens, lorsque tel est le cas il est bien difficile de prouver notre innocence alors que c’est à l’accusateur de donner la preuve de la culpabilité de quelqu’un. Chose qui est difficilement faisable ici.
D’ailleurs si l’acquittement a été rendu en première instance, c’est que le dossier ne contient rien et l’appel du Parquet, comme le note l’auteur, donne l’impression que la justice cherche un coupable et qu’elle fera tout pour en trouver un quel qu’il soit !
Ce livre a été lu dans le cadre d’un partenariat entre Livaddict et les Editions Alphée que je remercie pour cet envoi.
J’ai assisté au procès en intégralité:coucher à 23h,lever 4h45,attente dehors en moyenne 6 heures.Je ne juge pas les policiers .Métier très dur.Mais des éléments à charge de l’amant ont émergé au cours du procès.Ce n’est pas forcément un crime…..SUSI a-t-elle eu un « malaise fatal » chez son amant???
Comment l’amant peut-il expliquer des trous retrouvés lors de L’ENQUETE BIS dans les murs de son appartement(recouvert de papier peint neuf ,moquette lessivée,voiture à la casse) par les griffures de son chat.J’ai posé la question à 3 vétérinaires:un chat ne s’attaque pas au PLATRE d’un mur mais au papier(élément végétal).C’est un tout petit détail…mais du sang de SUSI aurait pu se retrouver sur ce mur…..et des détails à charge de l’amant il y en a d’autres.Premier livre,réflexions,procès,confidences d’un kiné,convocation par ordre du juge PHILIPPE GUICHARD mars 2007 à la crim…accueil gentil(commentaires excessifs….effaçés sur ordre du procureur général PAUL MICHEL,des commentaires du premier livre de DOMINIQUE ).Une certitude:des enfants meurtris,SUSI DCD,JACQUES VIGUIER trop « chargé »,l’amant a menti à la police en se présentant en ami.Sacré casse-tete pour les policiers aussi.Un contentieux m’oppose au JUGE GUICHARD mais je suis toujours restée HONNETE intellectuellement et à ce jour j’estime que l’amant a mis la pression très habilement sur la police.Il s’est introduit avec les clefs « VIGUIER » en possession de sa belle-soeur(BABY-SITTER ) dans la villa en l’absence de JACQUES VIGUIER…..immaginez….
@ Madame Di Lucci : Attendons maintenant de voir ce que donnera le dossier en appel…
@Belle :malheureusement en tant que toulousaine…je ne pourrai pas assister aux débats si complets!La presse est réductrice…il y a d’autres sujets d’actualité…..mais c’est frustrant.
en france la police a la culture de l’aveu! et la justice n’ a comme élement que l’enquète de police! l’amant de cette femme n’a jamais été inquiété, je pense que le commissaire saby en fait une affaire personnelle!la culture de l’aveu, pensez a l’affaire patrick deel,ect…..
Sans oublier – et je ne suis pourtant pas corse – l’affaire Colonna dont l’épilogue est loin d’être satisfaisante et le déroulement du dernier procès, proche du fiasco judiciaire. Force est de constater que la police et la justice françaises inquiètent plus qu’elles ne rassurent.
Bonjour,
j’ai suivi cette affaire depuis le début, ayant suivi des cours de droit fiscal (TD) à l’Université des Sciences Sociales de Toulouse, dont l’enseignant était Jacques Viguier, il y a fort longtemps. Mon intime conviction a toujours été qu’il était innocent et qu’il n’était pas le personnage machiavélique et froid décrit par la presse. Je pense que l’instruction s’est déroulée à « charge » contre J. Viguier sans que l’on recherche d’autres pistes.
Je n’ai pas assisté au procès en 1ère instance bien que sur Toulouse, mais je connais bien la Cour d’Assises de la Haute-Garonne ayant été juré dans une autre session d’Assises présidée par le Président Cousté (celui qui a présidé le procès Viguier). On a pas tous les détails d’un procès dans la presse, d’autant plus que ce procès était particulièrement long. Dans ce cas, la justice aura bien fonctionné, à Toulouse comme à Albi. Acquittement pour Jacques Viguier, mais quel long calvaire pour cet homme. Et le coupable court toujours (si coupable il y a ce qui est probable).