La nuit de l’oracle
Posté par belledenuit le 16 mars 2010
Auteur : Paul Auster
Editions : Actes Sud (2004)
Nbre de pages : 237
Présentation de l’éditeur :
Après un long séjour à l’hôpital, l’écrivain Sidney Orr est de retour chez lui. Toujours aussi amoureux de sa femme Grace, il reprend lentement goût à la vie. Mais il est accablé par l’ampleur de ses dettes et par l’angoisse de ne plus jamais retrouver l’inspiration. Un matin, alors qu’il fait quelques pas dans son quartier, il découvre une toute nouvelle papeterie, au charme irrésistible. Sidney entre, attiré par un étrange carnet bleu. Le soir même, presque dans un état second, Sidney commence à écrire dans le carnet une captivante histoire qui dépasse vite ses espérances. Sans qu’il devine où elle va le conduire. Ni que le réel lui réserve de plus dangereuses surprises… Virtuosité, puissance narrative, défi réciproque de l’improvisation et de la maîtrise, La Nuit de l’oracle précipite le lecteur au cœur des obsessions austériennes, dans un face à face entre fiction et destin. Comme si l’imaginaire n’était rien d’autre que le déroulement du temps avant la mort. Ou pire encore, son origine.
Mon avis :
Après Brooklyn Follies, me voilà repartie à la découverte de cet auteur exceptionnel qu’est Paul Auster.
Je remettais toujours à plus tard cette lecture, et grâce au défi 100 ans de Littérature américaine, je me suis décidée à l’ouvrir.
Je n’ai aucun regret à avoir si ce n’est de ne pas l’avoir ouvert plus tôt !
Je viens de me prendre une claque énorme et je suis même déçue de l’avoir terminée aussi vite (bon il m’a fallu quelques jours pour le lire mais la raison est juste une grosse fatigue qui m’a prise en début de week-end dernier).
Il m’a été (là encore !) impossible de le lâcher (ou alors difficilement et pour éviter les migraines qui me pourchassent depuis quelques jours).
Tout d’abord l’histoire. Elle est tout simplement exceptionnelle. Cela pourrait être en quelque sorte un moment dans chacune de nos vies. Difficile de ne pas s’identifier à tel ou tel personnage; rien ne nous dit qu’un jour où l’autre tout ce que Sidney (et son couple) vit, ne pourrait pas nous arriver à nous aussi. Du coup, on s’emballe sur le moindre fait, le moindre mot que le personnage central fait ou dit; on s’interroge de savoir si on aurait réagi de la même façon… Le fait d’avoir un livre dans le livre est fantastique surtout lorsque l’on s’aperçoit comment tout cela dérive. J’ai réellement adoré le fil de cette histoire et j’ai du mal, à l’heure actuelle, à m’en remettre. Wahou !!
S’agissant du style, j’avais déjà eu un aperçu avec Brooklyn follies que j’avais bien apprécié mais avec La nuit de l’oracle, c’est comme si j’avais moi-même vécu cette folle aventure. Paul Auster a une plume délicieuse; il arrive à faire vivre chaque phrase, chaque mot à travers des tournures, des expressions, des réflexions tellement vraies, tellement proches de ce que nous pouvons ressentir à l’instant même où nous les lisons. C’est captivant !
Quant aux personnages, ils sont comme tout un chacun : ils ont leurs faiblesses mais tellement humains, sensibles et attachants. C’est ce qui est d’ailleurs intéressant puisqu’il est, du coup, plus facile de s’identifier à eux.
Sidney est en quête de redevenir un homme « normal », pouvant subvenir aux besoins de son foyer, après un grave accident médical. Il tente de se reconstruire, de sauver son couple, de revivre comme avant tout simplement.
Son épouse, Grace, est discrète; difficile de savoir ce qui lui passe par la tête ou ce qu’elle souhaite exactement. C’est elle qui faire vivre le ménage mais elle ne reproche rien à son mari. C’est une superbe femme en tout point, même si, comme elle le dit : « des gens biens font des trucs moches » (p. 61) et on se dit alors que peut-être un secret la tenaille et qu’elle se refuse à nous le dévoiler (et non pas simplement à son mari parce que, oui, Sydney c’est aussi nous, lecteur. On se met dans sa peau; on devient réellement lui.)
J’ai littéralement adoré cet ouvrage de Paul Auster qui passe largement au-dessus de Brooklyn Follies (en tout cas à mon goût). On est totalement happée par l’histoire et la fin est à tomber !
En bref, et encore une fois, je vous souhaite de découvrir ce livre rapidement si vous ne l’avez pas déjà fait.
D’autres avis chez Doriane, Florinette, Restling, Virginie et beaucoup d’autres chez BoB.
3/3
J’aime bien Paul Auster. J’ai lu sa trilogie New-Yorkaise et + récemment « Seul dans le noir ». je ne connais pas « la nuit de l’oracle » et ce que tu en dis me tente!
@ Phooka : Ah laisse toi tenter parce qu’il en vaut le coup Je suis hyper enthousiaste et j’ai du mal à m’en remettre !
tu es très convaincante… je ne suis malheureusement pas encore tombée sous le charme de cet écrivain, après trois romans quand même…
je ne l’ai pas lu (mais je le lirai, forcément) , tu vois, Paul Auster, c’est quelque chose! (désolée, Ys)
Les romans de Paul Auster ont un truc en plus qui s’exprime agréablement dans La Nuit de l’oracle, que j’ai adoré.
Ajouté a ma PAL, ton article est convaincant.
@ Ys : Ah bon ! Il va falloir que j’aille voir sur ton blog quels sont les bouquins de cet auteur que tu as lus. Mais bon, on ne peut pas non plus aimer tous les auteurs non plus
@ Keisha : Oui je m’en suis rendue compte avec La nuit de l’oracle
@ Mrs Pepys : Je n’ai pas eu le même ressenti avec Brooklyn follies mais là j’ai été sidérée par sa façon de faire passer les émotions de son personnage. C’est vraiment extraordinaire ! Je compte me mettre à la trilogie new-yorkaise. Il paraît que l’on ressent les mêmes émotions qu’avec La nuit de l’oracle. Je verrai bien !
@ Pissenlit : Bonne lecture alors
Et hop ! +1 sur ma LAL après ton billet si convaincant !
Je ne sais pas pourquoi j’hésite encore et toujours à lire un ouvrage de Paul Auster… Avec ton avis et tous ceux que j’ai pu lire sur la blogosphère, je me dis que je devrais me laisser tenter… mais je recule toujours le moment de les lire… Je note quand même ce titre, pour le jour où je serai décidée.
J’ai découvert cet auteur il y a peu en lisant Brooklyn Follies que j’ai beaucoup aimé. Je note donc celui-ci! Merci Belledenuit!