Obscura
Posté par belledenuit le 12 avril 2010
Auteur : Régis Descott
Editions : JC Lattès (2009)
Nbre de pages : 397
Présentation de l’éditeur :
10 AVRIL 1885. Dans une bastide d’Aix-en-Provence, la gendarmerie découvre une reconstitution macabre du Déjeuner sur l’herbe, le célèbre tableau de Manet, réalisée avec des cadavres. A Paris, le jeune Dr Corbel lutte chaque jour contre la syphilis et les maladies pulmonaires au chevet des laissés-pour-compte. Mais son destin va basculer avec l’apparition dans son cabinet de l’envoûtante Obscura, échappée de l’enfer des maisons closes, qu’un client avait fait poser quelques mois plus tôt telle Olympia, autre sulfureuse œuvre de Manet… Une fresque policière, autour d’un des tableaux les plus scandaleux de l’histoire. Mais surtout un formidable roman à climat qui nous plonge au cœur du XIXe siècle, des sommets de la société à ses bas-fonds, de l’exubérance de la nuit à la sérénité d’un atelier de peinture, des balbutiements de la médecine légale aux vertiges de la clinique du Dr Blanche, génial aliéniste et grand amateur de peinture. Car ne faut-il pas avoir perdu la raison pour considérer la mort comme une œuvre d’art ?
Mon avis :
Obscura me laissait présager un bon moment de lecture avec une intrigue qui m’avait interpellée lorsque j’avais lu la 4ème de couverture.
Tout avait d’ailleurs très bien commencé puisque dès le premier chapitre nous comprenons qu’un corps se trouve dans une maison fermée depuis plusieurs mois, une mise en scène ayant été orchestrée pour « le mettre en valeur ». Malgré tout, aucun autre détail ne nous était fourni.
Je me suis dit : « Eh ben, ça démarre sur les chapeaux de roue ! Poursuivons, poursuivons ! »
Et là, sans savoir pourquoi ni comment, on se retrouve embarqué dans les rues de Paris avec le Dr Jean Corbel et la vie qu’il mène dans cette fin du 19ème siècle.
J’ai été quelque peu désabusée par ce changement. Je me suis beaucoup interrogée sur la scène qui avait été mise en avant dès le début mais dont je n’avais pas plus d’éléments.
Finalement, tout arrive car on apprend par une lettre que Jean va recevoir quelques pages plus tard qu’il s’agissait d’une reproduction d’une des peintures de Manet.
Et je pensais que maintenant tout allait se concentrer sur la recherche de cette personne qui faisait subir de tels traitements à ces jeunes femmes (parce que vous vous en doutez, il n’y pas qu’une seule scène de la sorte qui se produit).
Oui mais voilà. Le rythme et l’enquête sont entrecoupés par la vie parisienne de l’époque et au lieu de se concentrer sur le côté policier, on est amené à se retrouver dans le cabinet médical de Jean Corbel où toute la misère de la ville se retrouve.
On y voit le scorbut, la syphillis et bien d’autres maladies de l’époque.
Certes, c’est intéressant de découvrir comment les pauvres gens pouvait vivre voire même survivre mais je n’attendais pas ça de cet ouvrage.
De plus, j’ai trouvé le style lourd et le rythme trop lent. J’ai été perdue des dizaines de fois à devoir relire certains passages.
Malgré tout, j’ai poursuivi et je l’ai achevé parce que je voulais savoir ce qu’il en était.
Si le côté médical et social sont mis en avant (voire même peut-être trop), l’intrigue du départ au final fait piètre figure et sa résolution est trop rapide avec quelques invraisemblances (en tout cas pour moi).
Le tout fait que je n’ai pas été réellement captivée par ce livre même si je l’ai mené jusqu’à son terme. Je ne vous dirai pas qu’il ne faut pas le tenter mais ne pensez pas que vous allez entrer dans un 100% polar.
D’autres avis chez Brize qui a passé « un moment très plaisant » avec ce livre et Ys qui a un avis partagé.
Cette lecture m’attirait beaucoup notamment grace au résumé mais je vois que ça n’a pas été un coup de coeur pour toi, je pense que si je le lis, j’aurai trop d’attentes et ça risque de me décevoir un peu, tout comme ton avis le décrit. Mais j’essayerai un jour Bisous.
Inscrit depuis très longtemps à ma lal.
L’intrigue me tentait, mais si l’enquête est toujours entre coupée, cela risque de m’énerver. Quant aux détails des maladies de l’époque, non merci. Je passe donc !
Malgré ton avis réservé, je pense que ce livre pourrait bien m’intéresser. Je suis comme Ys, ce qui me tente beaucoup, c’est plus l’aspect Paris à la fin du 19e Siècle et la vie de la population à cette même époque que l’intrigue policière. Je vais regarder ça de plus près !
@ Morrison : Tu sais ce n’est pas parce que je n’ai pas eu un coup de coeur qu’il ne peut pas forcément te plaire. D’ailleurs, j’ai décidé d’en faire un livre voyageur pour que les blogolecteurs puissent se faire leur propre idée. Si ça te tente, n’hésite pas à t’inscrire
@ Lilibook : J’ai hâte de lire ton avis alors
@ Géraldine : Pas de souci. Je peux comprendre
@ Nanne : Je pense effectivement que dans ce cas là il va sûrement te plaire
Zut alors, le début de ton billet m’a mis l’eau à la bouche mais la suite m’a refroidie !
déjà un tas de titres dans ma LAL, et même si le résumé est attirant, je passe mon tour cette fois-ci.
Je comprends ce que tu voulais dire quand tu m’as dit que tu t’attendais à mon avis. Je suis d’accord avec toi sur toute la ligne. Non pas que les détails médicaux me répugnent. Juste qu’on ne sait pas trop ce que cela vient faire dans l’histoire. Des longueurs qui ralentissent le rythme de l’enquête. Mais effectivement, comme tu le dis si bien, les meurtres ne sont pour l’auteur qu’un prétexte pour aborder les moeurs de l’époque ainsi que les prescriptions médicales qui y sont liés. Mais le but n’est pas de décourager les éventuels lecteurs car il y a évidemment dans ce roman des éléments très intéressants qui m’ont donné envie de me renseigner. Je comprends donc que certains lecteurs aient pu apprécier ce polar.
Le côté découverte du Paris du 19ème ne m’a pas dérangée… C’est vraiment l’aspect détails au niveau des explications données sur la médecine légale qui m’ont choquée ! Mais je suis sensible pour ces choses-là